Chefferie traditionnelle et démocratie
La chefferie est une ensemble intégré des systèmes politiques socio administratif, économique et culturel, il y a danger quand à l’extérieur on plaque des structures superficielles sur des structures éprouvées par le temps. Toute mutation positive doit se faire de l’intérieur. Le Cameroun faut- il le rappeler est multilingue, multiraciale et multiculturelle, aussi bien au niveau national que continental. Son unité devra se fondre sur cette diversité naturelle. C’est dire que l’état du Cameroun moderne pour se construire, ne devra pas faire abstraction de la diversité ethnique mais l’intégré dans la conception même de l’Etat. Or, l’inter ethnicité pour être opérationnelle, doit fondé sur l’échange, la réciprocité, la reconnaissance et le respect de la différence entre les divers acteurs et groupes sociaux… il importe de promouvoir la pluralité des valeurs, la pluralité étant elle-même une valeur en soi. L’entreprise actuelle de la plupart de nos dirigeants va tout à l’opposé, elle n’est pas l’effort d’intégration de ces réalités dans la construction d’un nouvel état mais volonté délibérée et acharnée d’affaiblir, voire de détruire certaines de ces structures puissantes et efficaces. La mort de la chefferie traditionnelle parait être l’objectif inavoué de toutes les manœuvres qui se font autour d’elle en ce moment réorganisation des chefferies, classification, rôles, etc. Le tout se fera sur fond de loyalisme à précise le pouvoir en place. Le chantage exercé sur les chefs et l’intention corruptive de telles tractations sont évidents.
Malgré les dévastateurs de la colonisation prolongée par les agents post- coloniaux, la chefferie a tenu bon. Quelquefois même, elle s’en est sortie grandie. Qu’on ne s’y trompe pas, le devenir de nos sociétés se fera en s’appuyant sur son passé et sa culture ou ne fera pas. L’histoire est là pour nous dire que les grandes nations passent par là. Le Japon et les pays surnommés les dragons de l’Asie du Sud-Est (Corée du Sud, Thaïlande, Hong-Kong) des exemples vivants. L’entreprise de la sape peut satisfaire de façon ponctuelle ses acteurs, mais la chefferie, même apparemment morte, ressuscitera sous une forme ou une autre, parce qu’elle repose sur un substrat historique, sociologique, culturel et psychologique profond.
On a depuis longtemps prédit la fin de la chefferie traditionnelle, si l’on tient pour irrésistible une évolution des institutions traditionnelles qui sonne le glas de la chefferie bamiléké, il faut néanmoins constater la vitalité de certaines communautés.
King le Roi MAGBOU
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