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Découvrez la Nigériane Ngozi Okomjo-Iweala, première femme et première Africaine à la tête de l’OMC

16 Fév

Découvrez la Nigériane Ngozi Okomjo-Iweala, première femme et première Africaine à la tête de l’OMC

Dans l’espoir de mettre fin à des années de blocage au sein de l’Organisation Mondiale du Commerce, Dr Ngozi Okonjo-Iweala du Nigéria a été nommée lundi 15 février dernier Directrice Générale de cette institution. La décision a été prise par consensus lors d’une réunion spéciale du Conseil général de l’organisation, une quinzaine de minutes après l’ouverture de la réunion. Alors que l’organisation traverse une crise de légitimité, Ngozi Okonjo-Iweala devra rétablir la confiance en l’institution. Le mandat de la première femme et première Africaine à diriger l’OMC débutera le 1er mars 2021 et son mandat, renouvelable, expirera le 31 août 2025.

Le processus de désignation d’un successeur au Brésilien Roberto Azevedo parti un an avant la fin de son mandat pour raisons familiales, était déjà dans l’impasse. A 66 ans au moment de cette nomination après le retrait de la course le 5 février de sa seule autre rivale, la ministre sud-coréenne du Commerce Yoo Myung-hee, Ngozi Okonjo-Iweala voudrait que l’institution soit «forte» pour surmonter la pandémie de Covid-19 et relancer l’économie mondiale. L’OMC était jusque-là devenue une institution quasi paralysée qui n’arrive plus à remplir sa mission. Économiste chevronnée, elle est l’une des femmes les plus puissantes du Nigeria. L’OMC a officialement désignée la Nigériane Ngozi Okonjo-Iweala sachant que celle-ci a travaillé plus de 25 ans à la Banque mondiale. En plus d’être la première femme à la tête de l’institution, elle en sera aussi la première dirigeante originaire d’Afrique. Cette fine connaisseuse des dossiers qui l’attendent à l’OMC a d’ailleurs eu le soutien de l’administration des Etats-Unis.

Le gendarme du commerce mondial fait face à de nombreux défis et attend des réformes profondes. Consciente de cela, Ngozi Okonjo-Iweala a dressé une longue liste de tâches, assurant que ses trois principales priorités au cours des prochains 100 jours seront dans trois domaines : la réponse à la pandémie Covid 19 et à celles à venir, les subventions à la pêche et le règlement des défaillances du bras juridique de l’OMC.

Souvent surnommée « Dr Ngozi », Mme Okonjo-Iweala est née en 1954 à Ogwashi Ukwu, dans l’Etat fédéral du Delta (ouest du Nigeria). Son père est un chef traditionnel. Elle a cependant passé la majorité de sa vie aux États-Unis, où elle a étudié dans deux universités prestigieuses, le Massachusetts Institute of Technology (MIT) et Harvard.

Arrivée à l’Université de Harvard à 19 ans, elle y obtient un diplôme en économie avant de valider un Doctorat en développement économique régional au MIT. A 28 ans seulement, elle fait ses premiers pas à la Banque mondiale en 1982et devient secrétaire du conseil d’administration. Vingt ans plus tard, en 2003, le président nigérian Olusegun Obasanjo lui demande de devenir la première femme ministre des Finances, ce qu’elle accepte. Elle quitte donc Washington pour revenir dans son pays natal où elle reste au gouvernement pendant 4 ans, en tant que ministre des Finances puis ministre des Affaires Etrangères. Deux fois ministre des Finances et cheffe de la diplomatie du Nigeria durant deux mois, elle revient finalement à la Banque mondiale en 2007où elle est nommée directrice générale. Elle échoue quelques années plus tard à en devenir la présidente et retourne brièvement en politique. Elle abandonne tout en 2015 pour devenir présidente du conseil d’administration de GAVI Alliance, une organisation favorisant l’accès à la vaccination en Afrique. « Je crois qu’elle a fait du bon boulot, que ce soit au Nigeria ou dans les autres pays où elle a travaillé », déclare Idayat Hassan, directrice du Centre for Democracy and Development, basé à Abuja. « Elle n’est pas juste aimée au Nigeria, elle est adorée, c’est un symbole (…) pour les femmes. »La candidature de cette femme au parcours impressionnant ne fait toutefois pas l’unanimité. « Ministre, elle a peut-être adopté quelques réformes sur la transparence, mais près d’un milliard de dollars disparaissaient chaque mois des caisses de l’État quand elle dirigeait les Finances », explique Sarah Chayes, autrice de Thieves of State (Voleurs d’État, en anglais), un livre-enquête sur la corruption à grande échelle. Mme Okonjo-Iweala n’a toutefois jamais été poursuivie par la justice pour pillage des caisses de l’État, même si ses détracteurs estiment qu’elle aurait pu œuvrer davantage pour empêcher les détournements.

Ngozi Okonjo-Iweala vient ainsi de faire l’histoire à plus d’un titre. C’est un « moment historique ». Et pour cause, la pandémie a mis à nu les fractures provoquées par la libéralisation du commerce mondial, de la trop grande dépendance à des chaînes de production éparpillées aux excès de la délocalisation industrielle ou la fragilité des échanges commerciaux. A la mi-octobre, Ngozi Okonjo-Iweala avait indiqué vouloir se donner deux priorités pour montrer que l’OMC est indispensable : présenter à la prochaine Conférence ministérielle de l’organisation un accord sur les subventions à la pêche pour démontrer que l’OMC peut encore produire des avancées multilatérales ; et rebâtir l’organe de règlement des différends – le tribunal de l’OMC – qui a été torpillé par l’administration Trump.

Enfin, elle a récemment appelée l’OMC à se concentrer sur la pandémie, alors que les membres de l’organisation sont divisés à propos d’une exemption des droits de propriété intellectuelle sur les traitements et vaccins anti-Covid pour les rendre plus accessibles. La crise du Covid-19,  apporte au Docteur Ngonzi Okonjo-Iweala,  un challenge supplémentaire à relever. Selon Elvire Fabry, chercheuse à l’Institut Jacques Delors, elle devra répondre à « un besoin de réengagement des États au sein de cette organisation, car la coopération commerciale est cruciale pour l’avenir, notamment en matière de normes environnementales et de régulation numérique. L’OMC devra prendre sa part pour garantir une pleine coopération internationale sur la distribution des vaccins contre le Covid-19, sans laisser pour compte les pays pauvres. «Le commerce doit faciliter cela, et non pas être un obstacle », indiquait  la nouvelle directrice générale de l’OMC, Ngozi Okonjo-Iweala à cet effet.

 Le Dr Ngozi Okonjo-Iweala, se définit comme « une femme d’action », « une réformatrice » qui dispose des « compétences nécessaires pour négocier avec les responsables politiques ». Ces atouts vont à coup sûr, être de mise dans le bon fonctionnement de l’instance qui a été affecté par la gouvernance de l’ancien président américain. Nombreux espèrent que sa nomination mette fin à des années de blocages de cette institution quasi paralysée, qui n’arrive plus à remplir sa mission.

Une synthèse d’Alain Cyr Pangop

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