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HÉCATOMBE À LA FALAISE DE DSCHANG

29 Jan

HÉCATOMBE À LA FALAISE DE DSCHANG

Le département de la Menoua fait la une de l’actualité nationale depuis la matinée du 27 janvier 2021. Pour cause, une hécatombe d’envergure qui a conduit à la mort de 53 Camerounais.

Ceux qui sont connectés sur les réseaux sociaux se sont réveillés avec l’affluence des images macabres de l’incendie occasionné par la collusion entre un bus de transport en commun de Menoua voyage et un camion de transport de marchandises transformé en camion de transport de liquide inflammable. Les faits se sont déroulés aux environs de 4h et 30 minutes au niveau de la falaise de Dschang. Informés de l’évènement, le gouverneur de la Région de l’Ouest, Awa Fonka Augustin, le préfet de la Menoua, Tua Godlive et toutes les autres autorités, ont fait le déplacement sur les lieux pour s’enquérir de l’ampleur des dégâts. Sur le site du drame, c’est l’impact  aussi bien en longueur qu’en hauteur de l’incendie. En hauteur, sur les flancs du grand versant qui sert de bordure de route à ce niveau, on lit par l’ampleur de la noirceur des herbes et arbustes calcinés la fureur des flammes qui sont montées bien haut. Sur la longueur, des deux côtés de la route, on peut compter au moins 200 m de noirceur. Comme quoi, les passagers ont eu chaud et ce n’est pas là qu’un jeu de mots !

Sur la chaussée, des traces de sang, des bouts de chair et d’os calcinés par le feu subsistent dans cet amas de ruines. La désolation est au rendez-vous et ce ne sont ni la chaussée dégradée, ni les pleurs qui s’élèvent, ni toute la cendre de chair humaine, ni ces carcasses de voiture méconnaissables ni même encore ces restes de corps dont seuls quelques os et des crânes nus témoignent encore de leur appartenance à la race humaine qui nous démentiraient. On se croirait dans une moisson de crânes. A la Murambi. Sauf qu’ici, impossible de faire un parallèle, car aucune note fictionnelle n’est admissible. Les mots sont faibles face à la cruauté de l’évènement. Les mots sont des béquilles malhabiles qui hésitent à décrire les faits avec précision.

Et il faut reconnaître qu’il n’y a pas que la description qui manque de précision. Une autre difficulté est celle de pouvoir mettre un nom sur ces restes. Tout a été brouillé par les flammes et plus personne n’est reconnaissable. On s’en remet à la liste qui circule sur les réseaux sociaux. Les quelques survivants accordent leurs premiers témoignages, tandis que les familles prennent d’assaut l’hôpital central de Dschang pour réconforter les blessés et autres rescapés de l’hécatombe.

 Les membres de l’équipe des sapeurs-pompiers s’activent encore sur le lieu de l’accident. Dans des linceuls blancs, l’on entasse des crânes et des morceaux de chairs méconnaissables, devant la consternation générale du public impuissant. Les pleurs continuent, mais les faits sont là, têtus comme une mule et froids comme un monstre. 53 personnes sont parties pour un voyage de non-retour.

Les mots restent encore des béquilles malhabiles, mais comment ne pas continuer de les utiliser pour souhaiter un repos éternel à ces âmes innocentes. Reposez en paix !

Roméo Kambou

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