+237 695 520 431

Téléphone

Ville

Dschang

24/24

lundi-samedi

La dépénalisation des délits de presse au Cameroun : l’urgence de trancher le débat au Cameroun

13 Mai

La dépénalisation des délits de presse au Cameroun : l’urgence de trancher le débat au Cameroun

Le débat autour de « la dépénalisation des délits de presse au Cameroun » est vieux d’une trentaine d’années. Le fait d’ôter son caractère pénal à une infraction causée par voie de presse est ce que recouvre cette expression. Le régime camerounais de répression judiciaire des infractions de presse ne l’admet pas. Certes, la mise en application du Nouveau Code de procédure pénale constitue un grand pas dans la protection des libertés individuelles, mais dans les milieux de défense des droits de l’Homme, l’emprisonnement des journalistes du fait de leurs opinions et de leur libre communication des pensées n’emporte adhésion de personne. Le code moral international du journalisme ratifié par le Cameroun ne préconise pas, par ailleurs, la réclusion des acteurs des médias en cas de sanctions des écarts déontologiques. Les pourfendeurs de la dépénalisation en question brandissent le caractère impersonnel de la loi et le risque d’une atteinte grave à l’intégrité de l’Etat s’il n’y a pas condamnation ni sanction. Ils ajoutent souvent que s’il y a dépénalisation, le journalisme d’investigation serait condamné. Les plus farouches opposants à cette revendication corporatiste suggèrent même la suppression du sursis pour renforcer la répression. Or, on ne peut pas affirmer que les médias aient toujours joué un rôle positif dans l’information, l’instauration des valeurs démocratiques, la pratique démocratique de leur propre profession. Ces médias ont souvent exposé des tares : dysfonctionnements organisationnels et fonctionnels ; bipolarisation en pôles antagoniques, manipulations politiciennes, extrême dépendance financière, profil douteux de journalistes et autres praticiens. Sortir du droit pénal pour le registre civil pourrait, au regard de ces tares, requérir des peines pécuniaires bien plus rudes pour les organes de presse. Quoiqu’il en soit, une meilleure organisation de la profession par les professionnels de l’information et de la communication est un préalable. Pourtant, le progrès de l’humanité et de la démocratie est mesuré à l’aune de la dépénalisation des délits de presse, car l’emprisonnement des journalistes ne s’accommode pas de la démocratie. Si la prolifération des organes de presse est un signe de vitalité pour la libre expression des journalistes, les peines privatives de liberté qui sanctionnent les dérives médiatiques en constituent le frein, voire la reculade. Les journalistes et leurs collaborateurs qui sont persécutés à cause de leur activité professionnelle représentent le tendon d’Achille du cadre réglementaire qui régit et régule la pratique. L’Etat de droit devrait ainsi disposer de lois qui évitent des abus de la puissance publique. Le législateur peut, en ce sens tenir compte du caractère exceptionnel du délit de presse, que ce soit en état de paix, en état d’urgence ou en état de guerre. Les lois en vigueur se révèlent incomplètes, répressives et donc inefficaces, car le journaliste camerounais évolue dans un environnement où le dépérissement de l’information du fait des restrictions d’accès aux sources d’information n’est pas pris en compte. Du coup, l’emprisonnement devient le spectre constant de la dépénalisation. De plus, la prison ne musèle pas en tant que tel dans le contexte actuel où la littérature carcérale que je me suis mis à étudier se révèle fructueuse de sorties fulgurantes de lettres, de poèmes, de chroniques, de méditations philosophiques, d’autobiographies, de plaidoyers, etc. Ainsi, entre réquisitoires et plaidoiries, il faudra bien trancher sur la question.

Alain Cyr Pangop

bienvenue sur le forum Africain de communication AFFOCOM comment pouvons nous vous aider? Choisissez dans la liste
//
Sanwouo Brell
Developper Web & Community Manager
//
Pr. Pangop Cyr Alain
Promoteur - Enseignant Chercheur
Renseignez-vous ici !