La redéfinition de la solidarité internationale
Si la solidarité est considérée comme un sentiment humain qui implique une certaine responsabilité entre les membres au sein d’une communauté, elle ne s’applique guère ipso facto aux Etats. Etant donné que ceux-ci, sur la scène internationale, ne sont guidés que par des intérêts à en croire la théorie réaliste des relations internationales.De la solidarité internationale.
Après les affres causées par les deux plus grands désastres orchestrés par l’humanité, à savoir les deux guerres mondiales, on a vu naître la volonté des hommes, par la voix des Etats, d’empêcher une nouvelle réalisation de telles atrocités. C’est dans cette perspective que des institutions d’un genre inédit voient le jour. Leur objectif étant de rendre plus conviviale les rapports entre les Etats : d’abord la Société des Nations (SDN), puis, l’Organisation des Nations Unies (ONU) qui naît sous les cendres de la précédente.
Cette organisation, à travers les principes de paix, de sécurité internationale, donne lieu à un système de sécurité collective qui implique le devoir des Etats partie à la Charte de se venir mutuellement en aide dans le cas de crises éventuelles. Ainsi, le fort appel à la communauté qui est clairement signifié dans la Charte, révèle sans aucun doute l’entraide devant exister entre les Etats et donc la solidarité. L’on s’accorde sur le fait que ce devoir ne pouvait être envisagé des années avant la création des Nations Unies ; vu qu’elles étaient foncièrement marquées par l’expression de la force entre les Etats, l’animosité des êtres humains. Ce qui se réfère indubitablement à l’état de nature décrit par Thomas Hobbes. Toutefois, la création de cette organisation garantit-elle réellement une redéfinition drastique des relations entre les Etats basées sur un fond plus humaniste ?
La solidarité internationale mise à rude épreuve
Même si de nos jours les Etats sont liés par des accords et traités internationaux qui imposent une responsabilité mutuellement, il ne demeure pas moins qu’en situation de crise sanitaire particulièrement, comme c’est le cas depuis quelques mois avec la pandémie de la Covid-19, ceux-ci ont tendance à se recroqueviller ce qui freine les échanges commerciaux. L’on a pu s’en apercevoir avec la fermeture des frontières par la plupart des Etats à tour de rôle qui empêche à coup sûr la circulation des hommes et des idées. Action qui va à l’encontre du crédo mondialiste. Même si l’on a observé l’envoi des dons sanitaires venus de la Chine, de part et d’autre des pays affectés par la maladie, notamment la France, les Philippines, il est clair que l’on assiste à un bouleversement des rapports entre les Etats, qui longtemps, avaient été marqués par le sceau de la solidarité internationale. Valeur tant chérie par le vainqueur de la Deuxième Guerre Mondiale qui, depuis le 21 janvier 2020, date de la déclaration du premier patient de la Covid-19 sur son territoire, a développé une méfiance vis-à-vis de l’extérieur et en particulier vis-à-vis de la Chine au fur et à mesure que se propageait la maladie. Vivons-nous là donc la fin de cette solidarité, puisque la tête de proue elle-même semble ne plus s’en rappeler?
De tels agissements des Etats -Unis d’Amérique et de l’ensemble des Etats démontrent tout simplement que cette solidarité n’a été fondée que sur la base des intérêts qui leur sont propres ; et qu’à chaque fois que le monde sera confronté à une crise de la sorte, on assistera certainement à un repli qui témoigne de la volonté des Etats de se protéger avant tout et non de se protéger mutuellement. On advient alors à questionner l’idée de la solidarité au sein des relations internationales. Tout ce qui précède permet d’affirmer qu’une solidarité appréhendée comme un d’acte humaniste n’est pas envisageable. Il n’est qu’un slogan dans les relations interétatiques étant donné que très souvent, l’aide suppose une contrepartie qui s’assimile à une duperie. Dans ce contexte, il est plausible de comparer les Etats, principalement ceux qui ont la politique de leurs moyens, à des marchands de rêves dont le seul objectif est d’amasser des capitaux. Alors, il ne faudrait pas se méprendre sur l’intention réelle de ce marchand. Son acte n’a rien d’humaniste. Il ne fait que garantir son avenir, puisque son aide n’est qu’un investissement qui produira plus tard des intérêts. Ce fait est valable aussi bien au sein des rapports interpersonnels qu’interétatiques. La solidarité est donc devenu le sentiment le plus égoïste.
NSELEL BOMBA GUILAINE