Les réseaux sociaux plus crédibles que les médias classiques ?
En matière d’information, on avait jusqu’ici vilipendé tout ce que rapportait les réseaux sociaux les taxant trop facilement et trop globalement de fake news. Ceci nous poussait en tant que professionnel à suivre bien évidemment cette tendance de mépris, convaincu que les pseudo-do journalistes en ligne ignorant totalement les techniques élémentaires de collecte, de traitement et de diffusion de l’information. Depuis l’assassinat spectaculaire de l’ancien président tchadien Idriss Itno Deby, cette conception de ne faire confiance qu’aux médias classiques pour une information crédible a été pour nous, fortement remise en cause.

En effet, tous attendaient de ces médias un éclairage sur ce qui s’est réellement passé concernant cet assassinat. Curieusement nous n’avons pu obtenir de toutes les versions servies quelque chose de raisonnable et de vraisemblable que grâce aux réseaux sociaux. Sans doute vous aussi avez vu la même vidéo où il est expliqué que contrairement à ce qui a été officiellement annoncé, Idriss Deby n’a pas été tué par les troupes rebelles mais les siennes propres. Ceci se serait passé à la suite d’un grave incident provoqué par le président guerrier lui-même, ce, de façon grossière pour un président de la République. En fait, il aurait abattu froidement et lâchement un de ses généraux qui semblait ne pas vouloir exécuter ses ordres jugés irraisonnables par ce dernier. Sans tarder, un des gardes du général abattu par Itno a riposté et tué aussi sur le champ le bourreau de son chef. La suite, c’est une confusion générale qui poussera les officiers français présents sur les lieux à prendre en mains la direction des opérations en mettant ipso facto le Tchad sous la présidence provisoire de la France et de son chef d’Etat Emmanuel Macron qui donnera des instructions à l’état-major de son armée de se constituer rapidement en comité militaire de salut qui le dirige jusqu’à une certaine date. On comprend à partir de là l’empressement du dirigeant français à venir assister aux obsèques de son valet, ainsi que ses « fanfaronnades » et son « discours paternaliste » lors de ces obsèques. Tout cela, on le sait désormais, grâce aux réseaux sociaux qui, en dépit de ce qui leur sont reprochés parfois à raison, sont en train de nous faire comprendre que nos anciennes sources d’information, les médias classiques en qui nous avions autrefois une confiance aveugle ne sont eux-mêmes tel que cela se confirme de plus en plus, que des affidés d’un autre type de réseau mystico-politique ayant toujours justement mystifié, sans que nous le sachions vraiment, l’information qu’ils nous servaient !
François Temkeng Chekou