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Rapt massif des élèves et enseignants au Nigéria : l’émoi mondial et l’urgence de sécuriser les écoles

1 Mar

Rapt massif des élèves et enseignants au Nigéria : l’émoi mondial et l’urgence de sécuriser les écoles

Le pays le plus peuplé d’Afrique est confronté à d’immenses défis sécuritaires. Le Nord-Est est en proie à une insurrection djihadiste depuis dix ans, qui a provoqué une crise humanitaire majeure. Le centre connaît une augmentation des conflits fonciers entre éleveurs et agriculteurs. Le Sud-Est, riche en pétrole dont les revenus ne profitent pas aux populations locales, est miné par l’insécurité et les enlèvements. Les enlèvements d’enfants contre rançon semblent devenir un modus operandi de plus en plus pratiqué dans le pays.

La semaine dernière, 42 enfants ont été enlevés dans l’Etat du Niger, dans le centre-ouest du Nigeria, et plus de 300 garçons avaient également été enlevés début décembre à Kankara dans l’Etat de Katsina. Il s’agit d’un nouvel enlèvement de masse contre rançon dans cette région, où des groupes armés, appelés des « bandits » terrorisent les populations, volent du bétail et pillent les villages. Le président nigérian Muhammadu Buhari a certes ordonné une opération pour sauver les victimes de ce nouvel enlèvement par un groupe armé dans un pensionnat, mais deux mois après le rapt de 344 adolescents dans une région voisine, c’est toujours l’émoi mondial. L’attaque avait ému la planète entière qui s’était rassemblée sur les réseaux sociaux derrière le hashtag BringBackOurGirls (Ramenez-nous nos filles). Les adolescents de Kankara avaient été libérés après une semaine de captivité, à l’issue de négociations entre ces gangs et les gouvernements locaux. Le président Buhari a remplacé fin janvier les quatre principaux chefs de l’armée, après des critiques grandissantes sur sa gestion des conflits.

« Au moment de l’attaque, il y avait 650 élèves dans l’école. Ils ont emmené 27 élèves avec 3 enseignants. Un élève a été tué. Ils ont également enlevé 12 membres des familles des enseignants » a déclaré mercredi dernier à l’AFP Muhammad Sani Idris, l’un des porte-parole du gouvernement local. Le collège-lycée gouvernemental de Kagara, pensionnat situé dans l’État du Niger a été attaqué l’école vers 2 h. Le président nigérian, a ordonné aux forces armées et à la police de ramener immédiatement tous les captifs indemnes dans un communiqué. La fermeture des pensionnats dans quatre districts a été également ordonnée, tandis que les militaires, avec un soutien aérien, recherchent des ravisseurs et des otages. Ces bandes armées du Nord et du Centre se cachent souvent dans la forêt de Rugu qui s’étend sur quatre États : Katsina, Zamfara, Kaduna, et Niger. Si le groupe derrière cet enlèvement considéré par l’ONG Amnesty International comme un crime de guerre est déclarée «  connu », il faut noter que depuis près de dix ans, le nord-ouest et le centre du Nigeria sont le théâtre de leurs violences qui multiplient enlèvements contre rançon et vols de bétail. Des liens avec les groupes djihadistes présents dans le nord-est du pays semblent établis dans ces kidnappings en séries. Les adolescents de Kankara avaient été libérés après une semaine de captivité, à l’issue de négociations. Toutefois, les négociations avec les ravisseurs divisent le public nigérian.

Ce nouveau rapt ravive le souvenir de l’enlèvement par Boko Haram de plus de 200 jeunes filles à Chibok (Nord-Est), en 2014. L’enlèvement de Kankara est différent de celui des écolières de Chibok qui étaient directement sous la garde de Boko Haram. Apparemment, il s’agit pour les ravisseurs du moyen le plus simple d’obtenir de l’argent du gouvernement. Leurs violences ont fait plus de 8000 morts depuis 2011 et forcé plus de 200 000 personnes à fuir leur domicile. Le président du Sénat, Ahmad Lawan, a ainsi prôné une nouvelle « stratégie » pour « assurer la sécurité des écoles, car cette vague d’enlèvement aura certainement un effet négatif sur le désir et la volonté des parents de scolariser leurs enfants. Le 9 février, le responsable de ce rapt, un chef de groupe armé appelé Awwalun Daudawa, s’est rendu aux autorités en échange d’un accord d’amnistie. Il s’agit de venir à bout du terrorisme, dans la mesure où le rapt des lycéens par Boko Haram déstabilise le Nigéria. Son expansion et son influence mérite une négociation plus resserrée face aux principales revendications.

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